Une première… depuis des millénaires outre-Manche ! Un bison sauvage est né le 9 septembre. Une bonne nouvelle rendue possible grâce à la mise en place d’un programme de réintroduction de l’espèce, initié par The Wild Wood Trust et Kent Wildlife Trust, deux organisations spécialisées dans la préservation de l’environnement et la conservation des espèces.
Un nouveau-né immédiatement accueilli, choyé et protégé
En juillet 2022, trois femelles avaient été relâchées dans le sanctuaire de « Blean Woods » (Royaume-Uni). Et surprise, l’une d’elles a mis bas quelques semaines plus tard ! « Les bisons dissimulent leur grossesse pour empêcher les prédateurs de cibler les femelles gestantes ou leur progéniture », explique The Guardian. C’est l’un des gardes forestiers qui a fait l’heureuse découverte en partant à la recherche de l’une des femelles qui avait disparu de la zone d’observation.
« Après environ une heure, j'ai entendu du bruit près d’arbres, a-t-il confié à la presse britannique. Je ne voulais pas m'approcher trop près, alors j'ai utilisé mes jumelles et j'ai pu voir une queue remuer et… un petit visage ! » Un moment inoubliable pour ce spécialiste des bisons : « C'était tout simplement incroyable de penser que ce bison était le premier né à l'état sauvage ici en Angleterre ! » Les autres bisons adultes ont immédiatement accueilli, choyé et protégé le nouveau-né. « Ils gardent un œil sur lui lorsque sa mère se repose, confirme T. Gibbs. Une sorte de baby-sitting ! » « Le bisonneau adore jouer sous la pluie et imite déjà le comportement de ses aînées », se réjouit le service communication du Wildwood Trust.
Le bison : un ingénieur de l’écosystème
Un mâle rejoindra bientôt cette petite famille, l’immense réserve pouvant accueillir jusqu’à 10 bisons. L’objectif est d’offrir progressivement à ces animaux, d’ici l’été 2023, une vie libre et sauvage afin de restaurer cette espèce écologiquement utile. En tant qu’ingénieurs de l’écosystème, ces ruminants restaurent l’habitat sauvage : « Les bisons ont créé des pistes et des sentiers, ce qui a déjà ouvert la canopée, précise Vicki Breakell, responsable de conservation au Wildwood Trust. Ils ont également grignoté l'écorce, ce qui, avec le temps, va créer du bois mort, si précieux pour toute une série d'espèces différentes. » « Les bisons contribuent à transformer la forêt pour lutter contre l’effondrement de la biodiversité », résument les organisations à l’origine du projet.
Début 2022, des chercheurs ont scientifiquement prouvé que le bison comptait parmi les espèces de mammifères dont la réintroduction permettrait de restaurer les écosystèmes et d’atténuer le réchauffement climatique. Plus particulièrement, en Europe, l’équilibre écologique de 35 écorégions profiterait du retour – entre autres – du bison d’Europe. De même en Amérique du Nord avec le bison d’Amérique ! D’ailleurs, selon l’un des co-auteurs de l’étude Joe Gosling, « cette réintroduction doit être une ambition d’envergure nationale et internationale ».
